Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pension de six sequins par mois (soixante-douze francs), et l’admit à la table de ses secrétaires.

Cette générosité mit Haydn au-dessus de ces affaires. Il put acheter un habit noir. Ainsi vêtu, il sortait avec le jour, et allait faire la partie de premier violon à l’église des Pères-de-la-Miséricorde ; de là il se rendait à la chapelle du comte Haugwitz, où il touchait l’orgue ; plus tard, il chantait la partie de ténor à Saint-Étienne. Enfin, après avoir couru toute la journée, il passait une partie des nuits au clavecin. Se formant ainsi d’après les préceptes de tous les musiciens qu’il pouvait accrocher, saisissant toutes les occasions d’entendre de la musique réputée bonne ; et, n’ayant aucun maître fixe, il commençait à concevoir le beau musical à sa manière, et se préparait, sans s’en douter, à se faire un jour un style tout à lui.