Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les négociants, devenus trésoriers de France, éprouvaient, dans ces temps de vanité, que nul n’est prophète dans son pays. Leur fils unique entrait au service après avoir confirmé sa nouvelle qualité de gentilhomme par huit ou dix ans de cette noble vie ; il se mariait, mais partout ailleurs qu’à Bordeaux ; il y aurait trouvé des anecdotes inutiles à entendre.

Maintenant Bordeaux se compose de cinq villes :

1o Les négociants anglais qui vivent exclusivement entre eux et se soucient fort peu de Vergniaud, de Valazé et de Boyer-Fonfrède, soutiens de Robespierre anathématisés par M. Pitt.

2o Les négociants protestants.

3o Les négociants du Mexique, de Cuba et du Pérou qui ont apporté des monceaux d’or sur la place de Bordeaux et lui ont été fort utiles.

4o Les négociants venus de l’Île de France et autres places de l’Inde.

5o Les jeunes gens venus, comme avant 1792, du Midi de la France, Perpignan, Cognac, Limoges.

6o Enfin les descendants des anciens négociants de Bordeaux, plutôt riches capitalistes ne faisant que des affaires sûres, que négociants.

Un peu de l’ancien commerce existait