Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/150

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Les guerres héroïques du Prince de Galles ayant épuisé son trésor, il voulut mettre un impôt sur toute la principauté. Comme il ne le pouvait sans le consentement des états, il les convoqua à Angoulême. Ces états examinaient les abus et l’on n’accordait la demande du Prince qu’après qu’il avait satisfait aux plaintes de l’assemblée. Édouard approuva les plans de réforme qui lui furent présentés et les états lui accordèrent la permission de lever dix sous par feu dans toute la principauté d’Aquitaine.

Ainsi, dès l’an ***, voilà tout le sud-ouest de la France parvenu au gouvernement raisonnable et ayant un grand homme pour roi. Heureuse la France si elle eût pu s’en tenir là !

Le fils aîné du Prince de Galles mourut à Bordeaux. Il prit cette perte à cœur ; elle redoubla ses dispositions à l’hydropisie qu’il avait contractées en Espagne lors de la bataille de Navarette ; il passa en Angleterre, se démit de sa principauté d’Aquitaine entre les mains de son père et mourut à 46 ans. L’an passé, j’ai vu sa cotte d’armes, parsemée de fleurs de lis noirs en fer de lances sur son tombeau, à Cantorbéry.

Après la mort de ce héros si modeste, si généreux, si grand et qui semble dénoter