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vitres du siècle de Louis XIV. Une maison neuve, que l’on vient de bâtir en pierres de taille, près de l’ancien château, est de l’architecture la plus plate. La cathédrale est ce que les Italiens appelleraient ragionevole ; assez grande et assez belle ; elle est gothique et à trois nefs. Les vitraux de la grande nef, beaucoup plus élevée que les deux autres, sont, ce me semble, ce que l’on est convenu d’appeler beaux : les petits morceaux de vitres ont des couleurs très vives. Heureusement le maître-autel n’a point de baldaquin, ce qui lui donne, suivant moi, une noble simplicité. Mais les piliers en bottes d’asperges qui avoisinent le chœur sont soigneusement boisés.

Il y avait aujourd’hui, seconde fête du pays, beaucoup de belles dames à figures espagnoles (beaux sourcils, nez hardiment dessiné, quoique pas trop grand, plein de physionomie, peu de chair dans la figure ; le contraire absolument de la figure allemande), mais, malgré mon respect pour cet ensemble de traits, je n’ai rencontré qu’une jeune fille décidément jolie. Les petites bourgeoises et les femmes du peuple portent, comme à Bordeaux, un mouchoir sur la tête, ce qui n’est pas sans grâce ; un angle de ce mouchoir, long de huit à dix pouces, est laissé en liberté.