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ponse du directeur de Bayonne. Façons ridicules d’un bourgeois de l’endroit qui s’embarque, lui, sa femme et beaucoup de paquets pour Pau. Le négociant, mon compagnon, me dit que lui, se fait toujours donner un reçu. Avis pour moi. J’ai payé deux fois l’an passé pour le trajet de Coutances à Saint-Lô.

J’ai été réveillé, entre Orthez et Pau, par les cris du conducteur. La diligence montait carrément, sans façon, une montagne. Le conducteur, faute d’un zigzag dans la route, en faisait décrire à ses chevaux sur la route, et à chaque zigzag, il fallait s’arrêter, pousser des cris affreux pour repartir. Arrivé au sommet, sans laisser souffler ses chevaux, il les a mis au galop pour la descente. Sottise et barbarie ; j’avais pitié de ces pauvres bêtes ; la vapeur de leur transpiration obscurcissait l’air.

Enfin de beaux arbres ont annoncé Pau, vers les six heures et demie, et je me suis réveillé songeant aux descriptions que l’on m’avait faites de cette ville. Toutes sont fausses ; on m’avait parlé d’une ville de montagnes. Nous avons passé le fameux ravin sur un pont. Longueur de la rue de la Préfecture ; maisons à deux ou trois étages, couvertes en ardoises ; aspect cossu, mais rien de beau (J’entends le beau remisso