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noble, bête et digne, comme celle du portrait de Racine. Ce portrait est placé à quinze pieds ; il devrait être à la hauteur de l’œil. On le gravera pour quelque édition future du Tacite français.

No 301. Jolie vierge du Sodoma.

Je passe sous silence une foule de petits tableaux médiocres. Ce musée, fort joli, n’a pas de grands tableaux bien sûrs des bons maîtres ; bien inférieur à celui de Marseille. Je donnerais cinquante tableaux estimables du Musée Fabre pour le Sauveur du Puget et pour l’Assomption de Louis Carrache, si remplie de défauts, qui est à Marseille. Je ne dirai pas aux échevins de Montpellier que pour 4 ou 5.000 francs on a de vrais Carrache à Bologne.

J’ai trouvé, après, deux bons portraits d’un peintre de Montpellier ; entre autres un personnage âgé portant la croix de saint Louis qui se rebiffe, si l’on me permet ce mot d’atelier.

No 338. Statue représentant l’Été, admirable de ridicule. Voilà pourtant ce que la bonne compagnie adorait du temps de l’abbé Delille.

No 342. Tête de muse par Canova ; figure charmante mais un peu bestiole comme on dit à Milan ; quatre plis horizontaux au cou, que je ne saurais approuver.