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Bon portrait de l’aimable Canova par M. Fabre. Le pied de marbre seul est manqué.

Beau paysage de M. Brascassat ; vaches et bœufs dans le genre de Paul Potter ; plus de chaleur.

M. [Valedau][1], homme riche de Paris, a laissé à ce musée beaucoup de tableaux de l’école hollandaise, dont je me dispense de parler, ne les aimant guère. C’est pour moi comme la musique de piano en musique. Admirable collection de dessins ; un dessin de Raphaël : c’est un jeune homme qui s’appuie sur une fenêtre pour regarder de côté. J’ai compté sur ce dessin seize lignes qui semblent de l’écriture de Raphaël et le brouillon d’un poème ; mais on a eu la gaucherie ou la prudence de placer ce dessin à huit pieds de haut ; il devrait être vis-à-vis l’œil du spectateur. Rien de facile au reste, comme de faire un faux de l’écriture de Raphaël. J’ai rencontré une fois 80 lettres ou sonnets du Tasse…

Au milieu de toutes les affectations provinciales, l’âme est rafraîchie par la vue de tableaux italiens et par le feuillage d’un grand arbre non taillé.

  1. Stendhal a laissé ce nom en blanc. M. Boyer indique en note que le legs est du 11 février 1836. N. D. L. E.