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une de ces bastides. Il y en a bien cinq à six mille dans les environs de Marseille. De tous côtés on voit ces petites maisons d’une blancheur éclatante se détachant sur la verdure pâle des oliviers.

Musée. — Marseille a cette ressemblance avec Rome qu’elle est établie sur plusieurs collines et, plût à Dieu qu’au pied d’une de ses collines, Rome vît couler la mer ! Sur une des collines de Marseille, sur laquelle on parvient par une belle allée de platanes, était le couvent des Bernardins, et c’est de l’église de ce couvent qu’on a fait le musée.

Ce musée de Marseille est vénérable par son obscurité. Il a la forme d’un T majuscule, dont les branches seulement sont faiblement éclairées, de façon que, vers le point où les deux lignes se rencontrent, obscurité complète.

Et c’est là précisément que MM. les échevins de Marseille ont placé la Chasse aux sangliers de Rubens, tableau magnifique parce que le sujet est précisément ce qui convient à la fougue de couleurs et au dessin exagéré de ce grand peintre.

Un tronc d’arbre, peint d’une couleur bleuâtre, si fausse qu’on ne sait d’abord ce que c’est, traverse le tableau horizontalement à un pied du cadre. Au-dessus