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légendes. Ce tableau est placé beaucoup trop haut. — « Ce sont les cadeaux de M. le Ministre de l’intérieur, dirais-je à MM. les échevins, qu’il faut mettre à cette hauteur. »

Au reste, tout est arrangé ici dans un esprit d’hostilité marqué pour le pauvre sens commun. Il fallait placer le Raphaël au lieu où est Hercule entre le vice et la vertu, grande fadeur attribuée à Crayer ; mettre la Chasse de Rubens où est l’Apothéose de la Madeleine et, vis-à-vis, ou à côté, le Priam du Guerchin, la Madeleine pénitente du Dominiquin et le Paysage d’Annibal Carrache.

Je ne sais ce que Philippe de Champaigne a fait au rédacteur du livret marseillais, pour qu’il lui attribue aussi malheureusement une Assomption de la sainte Vierge, peinture bleue digne de tous les Restout du monde. Philippe de Champaigne est jaune et pieux. Une Apothéose de la Madeleine, mise sous son nom, m’a l’air de la copie de quelque bon tableau.

Par suite de sa haine pour le nom de Champaigne, le rédacteur du livret attribue à Jean-Baptiste, élève de Philippe, une Lapidation de saint Paul[1],

  1. M. Louis Soyer fait remarquer que Stendhal copie ici un lapsus du livret. Il faudrait : lapidation de saint Étienne. N. D. L. E.