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d’Alger… vient de quitter après 24 ans de service.

J’ai vu, malgré la pluie, de beaux bateaux à vapeur en construction.

Le retour à Toulon, favorisé par un fougueux vent d’ouest, a été rapide. On avait mis une voile. Cette course coûte 4 sols.

J’étudiais ou plutôt j’appliquais au terrain l’histoire du siège de Toulon que j’ai écrite[1]. Mais on est confondu par la quantité de forts qui entourent cette rade, et encore ils changent de noms tous les dix ans, suivant les gouvernements qui règnent à Paris. Quand j’étudiais Toulon en 1828, plusieurs de ces forts avaient d’autres noms.

L’eau du port est limpide et ne sent pas mauvais.

Le quai est plus large que le charmant quai de la Bourse à Marseille. Il est à peu près de la même portée, orienté de même. Mais l’hiver, on est glacé sur ce quai, par le vent du Nord, m’a dit un négociant de ma connaissance. À Marseille, le quai de la Bourse est une petite Provence, comme on dit dans le nord, et, en hiver, l’eau du port n’a presque point d’odeur.

Ce soir, chose que je n’aurais jamais

  1. Stendhal en 1836 et 1837 avait travaillé à une Vie de Napoléon. N. D. L. E.