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démie, servile non moins que vaniteux, et dont le nom sur le titre de son voyage est suivi de quatorze lignes en petits caractères donnant les noms de toutes les Académies dont il est membre, dit que Saint-André… [1].

Aujourd’hui que la mode a changé, il s’extasierait en phrases emphatiques, copiées de M. de Chateaubriand sur les sublimes beautés de Saint-André. En 1826, M. Boutard qui tenait le sceptre des beaux-arts dans les Débats, disait :… [2].

Ces blasphèmes ne peuvent pas plus nuire à Saint-André que les phrases ampoulées de l’admiration actuelle dans laquelle les méchants croient apercevoir l’espérance de faire la cour à la bonne compagnie et d’être portés, par son estime, à tous les avantages sociaux. Ce qui reste sur les monuments c’est, ce me semble, l’expression de ce qu’un cœur sincère a senti en leur présence.

Cette noble église de Saint-André bâtie par les Anglais en 1252, n’a qu’une nef fort

  1. Stendhal a laissé en blanc dans son manuscrit la place de la citation que sans doute il avait l’intention de copier dans Millin : Voyage dans les départements du midi de la France, tome IV. N. D. L. E.
  2. Stendhal laisse en blanc la citation qu’il comptait emprunter à M. Boutard. M. Louis Boyer, dans son excellente édition, fait remarquer que, dans ses articles parus aux Débats en 1826, M. Boutard ne parle aucunement de Saint-André. N. D. L. E.