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Toulouse, le 27 mars 1838.

Les affaires de la maison m’obligent à passer quelques heures à Port-Vendres.

Le dimanche 25 mars, après huit jours de pluie par le vent d’ouest, le temps s’est éclairci sur le soir. À cinq heures, je me suis embarqué dans le bateau à vapeur qui remonte la Garonne jusqu’à Agen. Quelques grands arbres au levant du pont l’accompagnent bien et font une jolie vue.

Temps magnifique sur la rivière. Belle vue tranquille que l’on a de la chambre du bâtiment, où je vais me mettre à l’abri du soleil qui me fait mal et du tapage de l’embarquement. La rivière coule vers Agen à cause de la marée qui remonte. Ce soir, dit-on, la grande marée. Belle vue des coteaux au-dessus du pont, presque aussi bien que le coteau de Lormont au-dessous des Chartrons. Je trouve, appuyé sur la fenêtre du bateau ce qui est pour moi le comble du bien-être physique, une chaleur assez forte pour qu’il y ait un extrême plaisir à prendre le frais. Hier soir, on avait froid. Jolies fabriques qui reflètent les rayons du soleil couchant entre de grands arbres de quarante ans qui couronnent la suite de mamelons au levant de la Garonne. À mon entrée dans le bateau j’ai