Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/133

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plus moderne[1]. Plus tard, il m’est arrivé de regretter la négligence, puis l’abandon complet que j’ai fait de mes facultés musicales. Le penchant que j’ai toujours eu à concentrer mes désirs et mes efforts, à ne vouloir, à ne pratiquer qu’une seule chose, m’a fait ici, je le crois du moins, un tort véritable. Selon toute apparence, si je n’avais été un écrivain bon ou mauvais, j’aurais pu devenir un compositeur. En tout cas, fallait-il me ménager ce moyen d’expression, puisqu’il m’était naturel, et ne pas retrancher aussi complétetement que je l’ai fait, de ma vie intellectuelle, une faculté créatrice que je tenais, comme parle René, « de Dieu ou de ma mère. »

  1. Je me rappelle avoir composé plusieurs morceaux qui n’étaient pas sans charme : quelques valses très-allemandes ; le chant de la Loreley par Heine ; le chant de l’esclave dans la Lucrèce de Ponsard, etc.. Je ne sais ce que tout cela est devenu.