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IX


Les lectures en cachette. — Mes compagnes : Esther et Adrienne. — Un secret d’amour. — Mon frère. — Mes jardins idéalistes et ses jardins réalistes. — M. Fiévée. — M. Théodore Leclercq. — La comédie. — La mort. 



Ma première communion faite, on me ramena au Mortier (1818). On m’avait déclaré, en sortant de l’église des Petits-Pères, où j’avais reçu le sacrement de l’eucharistie, que désormais je n’étais plus une enfant. Je me le tenais pour dit, sans trop entendre ce que cela pouvait bien signifier ; et, de fait, ma vie commença de prendre plus d’intensité. La sève de la jeunesse montait; avec elle, des curiosités infinies.

Il y avait dans un petit boudoir proche du salon, où l’on se tenait de préférence en automne mais qu’on me laissait, à moi seule, l’été, pour y écrire mes devoirs, une armoire ou placard, fermée d’un grillage en