Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/225

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Tempérée du côté des choses du ciel, mon imagination manquait d’aliment. J’ai parlé de mes premiers rêves romanesques. Depuis longtemps, comme on peut croire, le petit amoureux de quatorze ans, blond, blanc et rose, qui me dérobait un gant, et à qui j’avais en retour juré fidélité éternelle, était oublié. Pendant que de petite fille je me faisais belle demoiselle, il devenait un assez lourdaud campagnard. C’est à peine si je le reconnus quand il me vint gauchement prier à danser, dans un bal du voisinage ; et son air provincial effaça tout aussitôt l’image gracieuse qui m’était restée de lui.

À défaut de romans, de rêves d’amour, les perspectives sérieuses du mariage s’ouvrirent devant moi.