Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/316

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gné, les d’Autichamp, les Bourmont ; les députés de la droite, ultra-royalistes : les Villèle, les Castelbajac, les Delalot, les Labourdonnaye, les Kergorlay, etc. Depuis que mon frère était entré dans la diplomatie, ma mère invitait ses chefs et ses collègues, tout ce qui, gentilhomme ou bourgeois, tenait au département, à la carrière, c’est ainsi que les diplomates désignaient entre eux le ministère des affaires étrangères et les ambassades, où se prenait, selon l’opinion des salons, une sorte de noblesse. Les Pasquier, Hyde de Neuville. Bonnay, MM. de Caux, de Gabriac, de Bois-le-Comte, de Vielcastel, de Marcellus, Lagrenée, de Lagrange, de Latour-Maubourg, de Larochefoucauld, de Vaudreuil, de Bourgoing, venaient chez nous très-souvent. Les réunions, les soirées dansantes ou musicales qui se donnaient chez ma mère et chez ses amies, pour les jeunes filles, étaient sans apprêt. On n’y cherchait ni luxe ni étalage. Les pauvres pouvaient inviter les riches, on n’y regardait pas. Un piano, accompagné d’un violon, quelquefois d’un instrument à vent, d’un fifre quelconque, pour marquer le rhythme et la mesure, tenait lieu d’orchestre. En fait de souper ou de buffet, un bouillon, un riz au lait, un lait d’amandes : c’était là tout. Les danseuses se paraientde leur printemps. Une blanche robe de mousseline, un ruban bleu, rose ou lilas, flottant à la ceinture, une fleur dans les cheveux, elles ne connaissaient pas d’autres