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noblesse du pays contre Othon de Méranie qui était, par une alliance, substitué aux droits de la branche aînée de ces mêmes princes. Pendant deux années, Nicolas de Flavigny ne put songer à prendre possession de son siège.

Au printemps de 1229, il résolut enfin de se faire sacrer. La cérémonie aurait dû s’accomplir dans la cathédrale de Saint-Jean et par le ministère de l’évêque de Lausanne, premier suffragant du siège de Besançon. Mais l’évêque de Lausanne était mort ; ceux de Bâle et de Belley, également suffragants, étaient malades et refusaient d’ailleurs de se trouver ensemble, parce qu’ils étaient ennemis. En outre, l’un des seigneurs du diocèse, Henri de Vienne, détenait prisonnier l’archevêque de Lyon, Robert d’Auvergne, ami intime du nouveau prélat. Dans de telles circonstances, Nicolas de Flavigny jugea convenable de ne pas provoquer une cérémonie pompeuse et accompagnée de démonstrations de joie. Il demanda donc à son chapitre l’autorisation de se faire sacrer, sans bruit, dans une église ou chapelle des plus modestes, ce qui lui paraissait plus conforme à la douleur qu’il ressentait et aux calamités dont il était le témoin.

La guerre venait définir, et il y avait à réparer beaucoup de dégâts et de déprédations : Nicolas s’y employa avec vigueur. Son premier acte d’autorité fut de contraindre par l’excommunication Huon, seigneur de Belvoir, à restituer ce qu’il avait pillé, en 1228, dans deux villages du domaine de l’archevêché.

Nicolas se rendit, en 1230, à Ulm, où le roi des Romains tenait sa cour ; il y reçut l’investiture de la seigneurie temporelle de Besançon. À son retour, il dut encore user des foudres spirituelles contre quelques citoyens de la ville qui avaient enlevé les bestiaux et ravagé les moissons des habitants de Bregille, hommes de l’archevêque.

Au mois de septembre de la même année, le prélat fit, à Salins, la cérémonie de la levée du corps de saint Anatoile,