Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/125

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patience, et vous les saurez toutes. Je ne me borne pas à écrire simplement ma vie ; mes opinions ne sont pas moins singulières, et elles font plus de la moitié de ma tâche. Ce n’est qu’en vous les faisant connoître, que vous connoîtrez mon caractère, et que vous saurez quelle espèce de mortel je suis parmi le genre humain. — Ma façon de penser alors vous en plaira peut-être davantage… au moins je le souhaite. La conformité des goûts fait naître la familiarité, et la familiarité produit souvent l’amitié ; et j’espère que nous en goûterons les douceurs. — O diem praeclarum ! Que ce jour sera heureux ! — Rien, alors, de ce qui me regarde, ne vous paroîtra frivole, ni ennuyeux ; tout vous intéressera, — Mais, dans les premiers temps de notre connoissance, ne soyez pas surpris, mon cher camarade, si je suis un peu réservé. — Ce n’est que petit à petit que l’oiseau fait son nid. — Écoutez-moi seulement avec complaisance, et laissez-moi vous conter mon histoire à ma mode. — Si vous voyez que je m’amuse à folâtrer de temps en temps sur la route, laissez-moi faire, et ne vous enfuyez pas. — Imaginez-vous, au contraire, que je suis intérieurement beaucoup plus sage que ces apparences ne semblent l’annoncer. — Mettez-