Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/107

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infaillibilité. D’abord, il n’y avoit rien d’hétérodoxe dans ce roman. En second lieu, l’épisode d’un enfant blanc, engendré par des parens noirs, au moyen de l’impression que fit sur eux le portrait d’un européen placé aux pieds du lit nuptial, cet événement, dis-je, n’est qu’une addition de preuves, si elle en a besoin, à la philosophie de l’écriture sur les chèvres bigarrées. Il est certain que les papes, après tout, sont comme les autres hommes.

Platon et Sénèque, personnages assez graves et assez sages pour avoir été ordonnés et consacrés, pensoient qu’on devoit accoutumer les enfans à la joie et à la gaieté, dès l’âge le plus tendre, non-seulement pour leur santé, mais encore pour leurs vertus. Je traduis leurs propres paroles.

La joie et la gaieté, qui en est l’expression, s’accordent avec toutes les pratiques religieuses : elles sont incompatibles seulement avec le vice et l’impiété. Les voies du ciel sont aimables.

Nous adorons, nous louons, nous remercions le Tout-Puissant avec des hymnes, des chants et des antiennes. La musique nous prête ses harmonieux accords. Abandonnons-nous à la joie : voilà le premier de