Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/118

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pour ses Essais, et qu’ils n’eurent pas ? — Je ne serois pas, en vérité, fort content de le voir enseveli dans la poussière des bibliothèques, ou de le trouver sur la table de quelque antichambre. — Je veux éviter ce désagrément. — L’exactitude est un des moyens que j’ai imaginés pour y échapper : j’en aurai. On a déjà pu remarquer combien je suis scrupuleux sur ce point ; je continuerai ; et je suis fort aise d’avoir entamé mon histoire par la relation de mes faits et gestes, comme dit Horace, ab ovo, depuis l’œuf, où j’ai commencé à végéter.

Je sais bien que ce n’est pas là tout-à-fait la manière dont il recommande de s’y prendre. — Il parloit de poëmes épiques, de tragédies, ou de l’un et de l’autre, je ne sais pas lequel ; et ce n’est pas, à beaucoup près, la même chose que ce qui m’occupe. — Et d’ailleurs, s’il le faut absolument, je demande excuse à Horace. Je me passerai même fort bien de lui. Ce que j’ai à écrire ne dépend point de ses règles ; je ne m’y assujettirai pas plus qu’à celles de tout autre écrivain que ce soit.

C’est ce qui me fait donner ici un avis. Ceux qui ne se soucient pas d’approfondir les choses, peuvent passer, sans lire, ce qui