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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/129

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émolumens, privilèges, honneurs et prérogatives qui y sont attachés. On s’écarta même, par rapport à elle, de l’ancienne formule ; et le rédacteur de son brevet étoit si jaloux, si vain de la nouvelle tournure qu’il y avoit donnée, et qu’il avoit imaginée… il la croyoit si heureuse, qu’il vouloit obliger toutes les matrones du voisinage à faire ajouter à leurs brevets son idée capricieuse. — Que de gens dans le monde s’engouent ainsi de leur opinion !

Mais que m’importe ? — Chacun a son goût. Un des plus grands hommes de ce monde, le fameux M. Paparel, n’avoit-il pas le sien ? Il n’avoit qu’à se baisser et prendre ; les parasites ne l’incommodoient pas. — Le passe-tems le plus agréable du dernier des Césars étoit de tuer des mouches. — Eh ! monsieur, on a vu cela dans tous les siècles. Les hommes les plus sages (je n’en excepte pas même Salomon, le sage des sages) ont eu leurs bizarreries, leurs chevaux de courses, leurs médailles, leurs coquilles, leurs tambours, leurs violons, leurs trompettes, leurs talons rouges, leurs palettes, leurs quintes, leurs papillons..... On les a vus, chacun à sa façon, aller à dada sur leurs califourchons. — Qu’ils aillent, monsieur, qu’ils aillent ! —