Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

non moins assommante du style de vos dissertations ridiculo-comico-savantasses.

Que n’ai-je eu assez de temps dans le voyage que je fis en Danemarck, en 1741, en qualité de gouverneur du fils aîné de M. Noddi ! J’aurois peut-être fait cette recherche moi même, et j’en aurois orné l’agréable relation que je compte faire de ce voyage original dans le cours de cet ouvrage. — Mais je n’eus que le temps de vérifier une observation que quelqu’un avoit faite dans ce pays, où il avoit demeuré long-temps. — C’est que la nature n’avoit été ni avare, ni prodigue dans la distribution de génie et de capacité qu’elle a faite aux habitans. En mère discrète, elle ne les a tous que modérément favorisés. — Mais elle leur a en même-temps fait un partage si égal, qu’ils sont, sur ce point, presque tous au niveau les uns des autres. — On trouve peu de talens supérieurs en ce pays ; mais ils sont remplacés par un bon jugement, par beaucoup d’ordre. — Les rangs, les conditions diverses se trouvent à cet égard à l’unisson. — Il me semble que cela est fort agréable.

Quelle différence chez nous ! que de hauts ! que de bas ! — Vous êtes un grand génie, ou peut-être y a-t-il à parier cinquante contre