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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/156

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il évitoit très-rarement de dire sans façon ce qui lui venoit à l’esprit. — Le monde lui fournissoit sans cesse l’occasion de répandre ses railleries et ses épigrammes, et l’on avoit soin de les recueillir. — Hélas ! on va voir quelles en furent les conséquences, et la catastrophe dont il fut frappé.



CHAPITRE XIII.

L’Épitaphe.


Vous connoissez au moins un peu la nature humaine, mon cher lecteur ; c’en est assez pour m’épargner de longues explications, et vous comprenez aisément que mon héros ne pouvoit pas aller ainsi, sans éprouver de temps en temps quelques petites… — Il s’étoit chargé d’une multitude de ces petites dettes. — Elles font un poids, lui disoit Eugène ; on les enregistre. — Il n’y faisoit aucune attention. — Ce n’étoit point par malice qu’il les avoit contractées. — La franchise, la gaieté de son humeur joviale en étoient le principe. — Que pouvoit-il lui en arriver ? — Elles sont aussitôt rayées qu’inscrites, et Eugène lui répondoit : « Ne vous y fiez pas. Il faudra, lui disoit-il, que vous payez un