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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/180

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songea à réparer, par mon existence, la perte dont il se plaignoit, qu’il annonça à ma mère, en causant gravement avec elle, le parti qu’il avoit pris. Il lui dit qu’elle n’avoit qu’à s’arranger comme elle voudroit ;… mais qu’il entendoit absolument qu’elle accouchât cette fois à la campagne, pour balancer la dépense du voyage inutile qu’elle lui avoit fait faire.

Mon père étoit doué de bien des vertus ; — mais il avoit en partage, et dans un degré un peu fort, ce qu’on peut appeler persévérance, lorsque la cause est bonne, et obstination quand elle est mauvaise. — Ma mère le connoissoit très-bien, et elle n’ignoroit pas que ses remontrances seroient inutiles. — Elle ne lui en fit donc aucunes, et se détermina à attendre l’événement.



CHAPITRE XIX.

La Convention.


Il ne faut cependant pas croire que ma mère resta tranquille sur les précautions qu’elle avoit à prendre. Elle ne pouvoit pas aller chercher à Londres les secours du célèbre docteur Menigham ; mais elle pouvoit aisément faire venir un autre opérateur, dont la