Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/223

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en général n’a pas cessé de mouvoir et d’avancer. — Pas beaucoup, à la vérité : mais qui va toujours et long-temps, va loin ; et s’il plaît à la source de tout bien de m’accorder de la santé et du courage, je pourrai continuer ces mêmes mouvemens pendant plus de quarante ans.



CHAPITRE XXV.

Comment peindre mon oncle Tobie ?


En vérité, vous n’y pensez pas ; cette idée est folle. Quoi ! vous commenceriez ce chapitre par une absurdité ? Eh ! pourquoi pas ? Tant de livres ne sont pas autre chose dans tout leur tissu ! Oui, monsieur, je dis que si l’on fixoit le miroir de Momus dans le cœur humain, selon la direction que pourroit lui donner cet archi-critique, il s’ensuivroit d’abord que les plus sages, les plus graves, les plus fous et les plus légers d’entre nous, seroient forcés, chaque jour de leur vie, de payer, comme en Angleterre, la taxe qu’on a mise sur les fenêtres.

Ce miroir ainsi placé, il seroit aussi facile de saisir et de peindre le caractère d’un homme, que de voir dans une ruche, par le moyen