Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

franchise. Avez-vous lu l’histoire des guerres du roi Guillaume, ou ne l’avez-vous pas lue ? Mais si je vous disois oui ? En ce cas, je… Mais si c’étoit non ? Point de biais, je vous prie. — Au reste, si vous l’avez lue, je ne fais simplement que vous rappeler, et si vous ne l’avez pas lue, je vous apprends qu’une des plus mémorables attaques du siége de Namur se fit par les Anglois et les Hollandois, sur la pointe de la contr’escarpe avancée au-devant de la porte Saint-Nicolas. — Rien n’est peut-être plus intéressant. La pointe de la contr’escarpe couvroit la grande écluse, et les Anglois se trouvèrent exposés à tous les dangers du feu qui partoit de la contre-garde et du demi-bastion de Saint-Roch. — Je vous assure qu’il n’y faisoit pas bon. Le succès de cette chaude dispute fut que les Hollandois se logèrent dans la contre-garde ; — les Anglois de leur côté s’emparèrent du chemin couvert de la porte Saint-Nicolas. Les officiers françois, l’épée à la main, sur le glacis, et avec toute la bravoure qu’ont des officiers françois, s’opposèrent inutilement à cette impétuosité de courage. — La contre-garde et le chemin couvert furent emportés ; les gazettes en parlèrent dans le temps.

Mais des gazettes ne sont que des gazettes.