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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/240

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et l’année prochaine, Dieu aidant, j’en aurai un plus grand nombre….

Mais, monsieur, comment se peut-il que M. Tobie Shandy, votre oncle, un vieux militaire, et qui, selon vous-même, n’étoit pas un idiot, eût la tête si lourde, si embarrassée, si… ?… Que vous importe ?… Ma foi ! allez-y voir.

C’est ainsi, monsieur le critique, que je pourrois vous répondre ; mais je sens que cette réponse ne seroit pas honnête. Elle ne peut d’ailleurs convenir qu’à un homme qui n’a pas la force de donner une raison claire et satisfaisante des choses, ou qui ne peut pas approfondir les causes premières de l’ignorance et de la confusion qui règnent dans l’esprit humain. — Que mon oncle Tobie l’eût faite, à la bonne heure. Elle pouvoit lui convenir. Il étoit militaire ; il avoit du courage, de la bravoure ; et telle qu’elle fût, il pouvoit la faire trouver bonne. _ Mais mon oncle Tobie, dans ces sortes d’occasions, ne répondait ordinairement qu’en sifflant son air favori, son cher Lila Burello, et je gage que c’eût été là sa réponse....... Mais je l’avoue, j’en conviens, je le répète, cette réponse ne me convenoit pas. — Il est bien clair effectivement que j’écris en homme qui