Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/243

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de ma femme ?… Eh bien ! ne l’appelons pas. Figurez-vous pourtant qu’elle est ici. Je gage que je vais jeter tant de clarté sur cette matière, que Finette la comprendra tout aussi-bien que Mallebranche. — Finette vient d’achever la lettre qu’elle écrivoit à Lafleur, et vous la voyez fouiller dans sa poche droite. Prenez, je vous prie, cette occasion de réfléchir que les facultés des organes de la perception ne peuvent être ni mieux figurées, ni mieux expliquées, que par cette seule chose que cherche Finette. — Vous voyez ce que c’est ; vos organes ne sont sans doute pas assez épais, pour que je sois obligé de vous dire qu’elle cherche, monsieur, un petit morceau de cire d’Espagne....... La cire fond ; elle tombe sur la lettre. — Mais voyez ce qui doit arriver, si Finette tâtonne trop long-temps pour avoir son dé, et que la cire se durcisse pendant ce temps. — Il est clair que la cire ne recevra qu’imparfaitement l’empreinte de son dé, si elle n’y emploie que la même force. — Finette, au lieu de cire qui se sèche, n’en a-t-elle que de molle, de flexible ? Autre inconvénient. La cire recevra l’empreinte ; mais pour combien de temps ? Le plus léger frottement l’effacera.

Supposons que la cire soit bonne, que