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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/259

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Ma foi ! monsieur, continua-t-il en avançant un peu sa jambe blessée, et en montrant de sa main droite un plan de Dunkerque qui étoit attaché à la tapisserie avec des épingles, ma foi ! c’est qu’à mon avis tous ces ravelins, ces bastions, ces courtines, ces ouvrages à cornes que je vois là sur du papier, ne font qu’une bien triste figure. Quelle différence de ce que monsieur et moi pourrions faire, si nous étions seuls à la campagne ! Il n’y auroit pas de comparaison. Pourvu que nous eussions seulement un demi-arpent de terre, je suis sûr que nous ferions des choses surprenantes. — Voilà l’été ; c’est un charme. Monsieur seroit assis au grand air, pourroit, sans se fatiguer, me donner la… nographie… — l’Ichnographie, dit mon oncle.

De la ville ou de la citadelle qu’il jugeroit à propos d’assiéger… Et je me laisserais plutôt tuer sur le glacis, que de ne la pas fortifier selon ses intentions. — En effet, si monsieur daignoit me donner le dessein de la polygone avec ses lignes, ses angles, et cela d’une manière exacte…

Et c’est ce que je puis faire, dit mon oncle Tobie…

Je commencerois par le fossé, et si monsieur m’en désignoit la largeur, la profondeur…