Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/278

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tomboit, l’autre quand il le vit enseveli dans la boue. —

L’impertinent ! c’étoit bien là le moment de faire des politesses ! Un drôle comme cela mériteroit qu’on le châtiât, pour n’avoir pas arrêté son cheval, n’en être pas aussitôt descendu, et n’avoir pas aidé au docteur. — Monsieur, point d’humeur. Obadiah fit tout ce qu’il put dans cette occasion. — Mais le mouvement du gros cheval de carrosse étoit si violent, qu’il ne pouvoit pas tout faire à-la-fois. — Il tourna d’abord trois fois autour du docteur Slop ; et ce ne fut qu’au point où son cheval, toujours piétinant, alloit recommencer un quatrième cercle, qu’il parvint à l’arrêter, et ce fut avec une telle explosion de boue, qu’il auroit infiniment mieux valu qu’Obadiah n’eût point songé à soulager le pauvre docteur. — Il en fut si horriblement couvert, que jamais Docteur n’a été si crotté de la tête aux pieds, depuis qu’il y a de la boue et des docteurs au monde.