Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/286

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Monsieur, dit mon oncle Tobie, en portant la parole au docteur Slop, les courtines dont parle ici mon frère Shandy, n’ont aucun rapport à celles qu’il vous plaît de sous-entendre. — Je sais, cependant, que Ducange dit quelque part, que ce sont les courtines des fortifications qui ont donné le nom à celles-ci. — Les autres ouvrages que cite aussi mon frère, n’ont rien de commun non plus avec ce qui vous est venu à l’esprit. — Mon cher oncle Tobie faisoit cette explication avec toute la bonne foi possible. — Il faut, monsieur, que vous sachiez, ajouta-t-il, que le mot de courtine, dont nous faisons usage, exprime cette partie du rempart qui est entre deux bastions, et qui les unit. — Les assiégeans attaquent rarement les courtines, parce qu’on sait, en général, qu’elles sont bien flanquées. — Cependant, continua mon oncle Tobie, on les assure encore, en plaçant au-devant des ravelins, qu’on a soin d’étendre au-delà du fossé. — Il y a un grand malheur pour ceux qui ne sont pas bien au fait de cette matière ; ils confondent souvent le ravelin avec la demi-lune, qui est bien différente. — Ce n’est pas, pourtant, qu’elle le soit, ni dans sa forme, ni dans sa figure ; elle est construite comme le ravelin. Ces deux