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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/285

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ronne que l’on donnera à Obadiah lorsqu’il sera de retour, que ce Stévinus étoit ingénieur, ou, pour le moins, qu’il a écrit quelque chose directement ou indirectement sur la science des fortifications.

Cela est vrai, répondit mon oncle. Je l’aurois juré, dit mon père. Je ne vois pas pourtant, continua-t-il, quelle liaison, quel rapport il peut y avoir entre l’arrivée subite du docteur Slop, et un discours sur l’architecture militaire. — Mais il n’importe de ce qu’on parle ; que le sujet de la conversation y ait trait ou non, vous êtes sûr, vous, mon frère, de parler de vos fortifications. En vérité, frère Tobie, je ne voudrois pas, pour je ne sais combien, avoir la tête aussi farcie que vous l’avez, de courtines, d’ouvrages à cornes.....

Je le crois, dit le docteur Slop, en interrompant mon père, et en riant immodérément de l’équivoque que ces mots présentent à l’esprit. —

Denis le critique lui-même n’avoit pas plus d’horreur que mon père pour les équivoques et les jeux de mots. Une pointe, en quelque temps que ce fût, le mettoit de mauvaise humeur. — Il a dit vingt fois qu’il aimeroit autant qu’on lui donnât une chiquenaude sur le nez, que de l’interrompre par un quolibet.