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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/296

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Paris à Scheuling pour voir cette merveille, et y compris son retour, il fit près de cinq cent milles.

Il y a des gens qui ne peuvent souffrir qu’on renchérisse sur eux.

Votre Peyreskius étoit bien fou, dit le docteur Slop. — Mais remarquez, je vous prie, que le docteur Slop ne disoit point cela par mépris pour Peyreskius ; il ne le disoit que parce que ce long voyage qu’il avoit entrepris à pied, par amour des sciences, réduisoit à rien l’exploit du docteur Slop.

Oui, c’étoit un grand fou, reprit-il encore une fois. — Mais pourquoi cela, dit mon père, en prenant le parti de mon oncle Tobie, d’abord parce qu’il étoit encore fâché de l’insulte qu’il lui avoit faite, et ensuite parce que la chose commençoit à l’intéresser ? — Pourquoi cela ? dit-il : pourquoi Peyreskius ou tout autre seroit-il blâmable de chercher à acquérir de la science ? Je ne connois point le chariot à voiles de Stévinus. J’ignore sur quels principes il a construit cette machine ; mais il a fallu que ce fût sur des principes bien solides, pour qu’elle pût produire l’effet prodigieux dont parle mon frère. — La tête de Stévinus elle-même devoit être une machine bien organisée.