Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/300

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ramasse le papier, il jette un coup d’œil, et dit qu’il croit que c’est un sermon. Un sermon ? ma foi ! oui. Du moins c’en a-t-il bien l’air. Ça commence tout juste comme un sermon.

Je ne conçois pas, dit mon oncle, comment il est possible qu’un sermon ait pu se fourrer dans mon Stévinus.

Je ne sais pas non plus, dit Trim ; mais ce n’en est pas moins un sermon ; et pour preuve, si monsieur le veut, j’en lirai quelque chose. — Il faut noter que Trim aimoit autant à s’entendre lire, qu’à s’entendre parler.

Moi, je le veux bien, Trim, dit mon oncle.

Et moi, dit mon père, j’ai toujours une forte inclination pour vouloir approfondir les choses qui me traversent par des fatalités aussi extraordinaires que celle-ci. — Obadiah n’est point encore de retour, et nous n’avons rien à faire. — Parbleu ! frère, pourvu que le docteur y consente, dites à Trim de nous en lire quelques pages. — Il paroît avoir bonne volonté, et s’il est aussi capable.

Aussi capable !… dit Trim, j’ai servi de clerc pendant deux campagnes à l’aumônier de notre régiment.

Je peux vous certifier, ajouta mon oncle