Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/299

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CHAPITRE XLII.

Prélude.


Voilà le caporal Trim qui entre, chargé de Stévinus. Il étoit trop tard. La matière s’étoit épuisée sans lui ; il y avoit un autre sujet sur le tapis. — Trim, dit mon oncle Tobie, en remuant la tête, tu peux remporter le livre. —

Pourquoi ? dit mon père. Trim, continua-t-il en badinant, regarde auparavant si tu n’apercevrois pas quelque chose qui eût l’air d’un chariot à voiles.

Trim avoit appris à obéir au service, et sans faire la moindre observation, il pose le livre sur une table, et se met à le feuilleter. — Je n’y trouve rien, dit le caporal ; cependant je veux m’en assurer. Le voilà aussitôt qui prend les deux ais de la couverture du livre, les joint l’un contre l’autre, et laisse les feuilles suspendues. — Il donne une secousse. — Oh ! oh ! s’écria-t-il, voilà quelque chose qui en est sorti ; mais cela ne ressemble pas à un chariot.

C’est un papier, dit mon père, en souriant ; vois un peu ce que c’est. Trim se baisse,