Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/309

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manière rude dont il relève les paroles de l’apôtre annonce qu’il va blâmer sa doctrine. — C’est sûrement là un écrivain protestant. Et à quoi, s’il vous plaît, en jugez-vous ? Il n’a encore rien dit ni pour, ni contre aucun des deux dogmes. — Cela est vrai : mais c’est que chez nous les prédicateurs répètent avec plus de respect ce que les apôtres ont dit ; et si cet homme-là étoit dans certains pays, je vous jure qu’à son seul début on le logerait pour sa vie à l’inquisition. L’inquisition ? dit mon oncle Tobie : est-ce un édifice ancien ou moderne ? Il n’est pas question ici d’architecture, répondit le docteur Slop. — L’inquisition !.... Ah ! monsieur, reprit le caporal, c’est la plus horrible chose...... L’ami, s’écria mon père, gardes-en la description pour toi, j’en déteste jusqu’au nom. — Une inquisition modérée telle qu’à Rome et dans toute l’Italie, répliqua le docteur Slop, doit être considérée sous un autre point de vue. Elle peut être très-utile dans bien des cas. — Mais il s’en faut beaucoup que j’approuve la rigueur excessive qu’elle exerce dans d’autres pays. — Que le ciel ait pitié de ceux qui tombent entre ses mains ! dit mon oncle Tobie. Amen, s’écria Trim : Dieu sait que mon pauvre frère est dans leurs griffes