Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/324

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ce qui est écrit dans la loi de Dieu ; c’est de consulter la raison et les obligations invariables de la vérité et de la justice.

» La conscience se guide-t-elle sur ces rapports ?… Si votre cœur alors ne vous condamne point, vous serez dans le cas que l’apôtre suppose. — Vous aurez raison de croire que la règle est infaillible… » (Le sommeil qui avoit déjà jeté du sable dans les yeux du docteur Slop, le gagna ici tout-à-fait, et il s’endormit profondément). « Oui, vous aurez alors confiance en Dieu ; vous croirez que le jugement que vous venez de porter sur vous-même, est celui de Dieu, et que ce n’est qu’une anticipation de cette juste sentence que l’Être suprême, à qui vous devez compte de toutes vos actions, portera lui-même un jour sur votre conduite.

» C’est alors qu’on peut s’écrier avec l’auteur du livre de l’Ecclésiaste : Heureux l’homme à qui sa conscience ne reproche point une multitude de péchés !… Heureux l’homme dont le cœur ne le condamne point ! Pauvre ou riche, il sera toujours gai, son visage riant annoncera la joie de son ame, et son esprit lui dira plus de choses que sept sentinelles qui seraient au haut d’une tour..... »