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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/323

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Jusqu’à ce moment il n’en avoit pas fait voir le moindre repentir.

» Telle est donc la conscience. Ce moniteur, autrefois si fidelle, si surveillant, et que l’Être suprême a placé en nous comme un juge aussi terrible qu’équitable ; hélas ! il ne prend si souvent qu’une connoissance imparfaite de ce qui s’y passe, il essuie tant de contradictions et d’obstacles, il s’acquite des devoirs qui lui sont prescrits, avec tant de négligence, et quelquefois avec tant d’infidélité, qu’il n’est pas possible de se fier à lui seul. — Il faut de nécessité, et de nécessité absolue, lui associer un autre principe qui puisse le secourir dans ses décisions.

» Et voici ce qui est de la dernière importance pour vous. — Le malheur le plus terrible qui puisse vous arriver, est de vous égarer, de vous jeter dans l’erreur à cet égard… Philosophes impies ! frémissez… songez qu’il n’est qu’un seul moyen de se former un jugement sûr du mérite réel qu’on peut avoir en qualité d’honnête homme, de citoyen utile, de sujet fidelle à son roi, et de serviteur zélé de la Divinité. — C’est d’appeler la religion et la morale au secours de la conscience ; c’est de voir