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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/353

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s’adressant à mon père, et sans égard pour l’opinion de mon oncle Tobie, j’aimerois beaucoup mieux leur céder quelque chose de moins essentiel. Un père de famille attentif, et qui veut perpétuer sa race, ne doit pas souffrir qu’elles s’arrogent une pareille prérogative..... Il y a tant d’autres choses qu’on peut leur laisser à gouverner.

— Je ne sais, dit mon père avec un peu de vivacité, ce qu’on pourroit leur abandonner… Mais il me semble qu’il n’y a rien de si simple, que de leur laisser le choix de la personne qui doit les aider à mettre nos enfans au monde.

— Pour moi, dit le docteur Slop, j’aimerois presque autant leur laisser le privilége de les faire faire par qui elles voudroient.

— Puisque la chose est si sérieuse, dit mon oncle Tobie au docteur, je vous demande excuse…

— Monsieur, répliqua le Docteur, elle est de la plus grande importance. Aussi ne peut-on concevoir jusqu’à quel point l’émulation des grands maîtres s’est excitée depuis quelques années… Lucine en personne seroit aujourd’hui une ignorante. — L’art est parvenu à son plus haut degré de perfection. C’est singulièrement sur l’extraction prompte et sûre