Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/358

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glisse dans les plus petits trous, dans les plus petites crevasses que la nature néglige de garder.

Et c’est-là, madame, ce que je voulois vous rappeler de la façon de penser de mon père. — J’ai réservé pour cet endroit-ci ce que je voulois vous apprendre, et le voici ; lisez.



CHAPITRE III.

Le chagrin rend injuste.


Il n’y avoit point de bonnes raisons, comme on sait, que mon père n’eût employées pour résoudre ma mère à se servir du ministère du docteur Slop. — Il vouloit absolument qu’elle le préférât à celui de la sage-femme ; mais il n’avoit pu rien gagner sur elle. Il lui avoit parlé en philosophe, en chrétien, etc..... Elle avoit toujours résisté, tout avoit été inutile. — Enfin pour dernière ressource, il s’étoit servi d’une raison singulière, qu’il croyoit infaillible, pour la déterminer à écouter favorablement sa proposition. Cependant, toute infaillible qu’elle étoit, elle ne lui réussit pas. — Il ne put jamais parvenir à en faire concevoir la force à ma mère.....