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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/367

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Mais ce n’étoit-là que peu de chose. Les craintes de mon père furent bien autrement vives, lorsqu’il apprit que ce n’étoit pas le seul effet terrible des efforts de la femme, et qu’en comprimant le crâne, elle le poussoit et le serroit vers la medulla oblongata, qui étoit le siége de l’ame. — « Que les anges et les ministres des faveurs du ciel nous protégent ! disoit-il, avec toute l’expression du désir. Quelle ame peut résister à un choc si rude ? Ah ! je ne m’étonne pas de voir tant de défauts dans la toile intellectuelle du genre humain, et que nos meilleures têtes ne soient que des pelotons de soie mêlés. Tout n’est chez nous que désordre, confusion, embarras. »



CHAPITRE VII.

Mon père pourrait bien avoir raison.


Heureusement que mon père continua sa lecture. Il apprit que c’étoit la chose du monde la plus aisée pour un opérateur, que de tourner un enfant sens-dessus-dessous, et de lui faire faire une vire-vouste, une pirouette qui le feroit venir par les pieds..... Par-là il n’y avoit plus de danger. La medulla