Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/422

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

surées d’après les règles tracées par le Bossu. Que la peste m’étouffe s’il y en a une d’observée !

En vérité, nous sommes dans un siècle où tout va de mal en pire. On ne se tire de Carybde que pour s’engloutir dans Scylla. Ce tableau, par exemple, qui attire tant de monde ! C’est bien la croûte la plus triste !… On dit que le peintre est original, qu’il a une manière à lui. Ah ! oui ; cela est vrai. Il n’a pas la moindre idée de l’art pyramidal de grouper ses figures. On ne voit rien en lui, absolument rien, du coloris du Titien, de l’expression du Rubens, du gracieux de Raphaël, de la pureté du Dominicain, de la précision du Corrége, du génie du Poussin, des airs du Guide, du goût de Carrache, des grands contours de Michel Ange !..... du moelleux de....

Bonté du ciel ! accordez-moi de la patience ! Mes oreilles ont été choquées pendant ma vie de bien des jargons différens. Le jargon des mystiques, le jargon des faux dévots, le jargon des enthousiastes, le jargon des encyclopédistes, le jargon des théologiens, le jargon des métaphysiciens, et le jargon plus barbare encore des avocats, les a souvent tourmentées ; mais de tous les jar-