Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/421

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l’observiez-vous avec attention ? le regardiez-vous de près ? Moi ? non. Point du tout. Parbleu ! il jouoit son rôle et moi le mien. J’écoutois et je regardois à ma montre.

Excellent observateur !

À propos, vous me direz sans doute ce que c’est que ce livre nouveau qui fait courir tout le monde. Ce livre ?… en vérité, je ne sais pourquoi il fait tant de bruit. C’est la chose du monde la plus folle, la plus bizarre, la plus inconséquente, la plus absurde… L’auteur à chaque instant est hors de lui et de la raison. Elle n’y reste pas, je vous jure, un moment dans son à-plomb. Il est permis d’écrire ; mais, ma foi, quand on se mêle de bâtir un livre, il faut, selon moi, connoître un peu mieux l’architecture littéraire. Celui-ci n’est qu’un amas d’irrégularités. — Je suis sûr qu’on ne trouveroit pas dans les angles des quatre coins un seul angle droit…

L’allusion est fine. L’admirable critique !

Je porte toujours mon étui de mathématique sur moi. — Je vous avois parlé d’un certain poëme épique… Oui vraiment. Eh bien ?.... oh ! c’est ici le comble. Longueur, largeur, hauteur, profondeur, tout y blesse les dimensions. Je le sais bien. Je les ai me-