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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/474

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CHAPITRE XLVI.

La Promenade nocturne.


Je l’ai déjà dit, Trim n’imita point mon oncle Tobie ; il n’étoit pas homme à quitter une si belle partie.

Cependant il étoit trop attaché à son maître pour ne pas craindre de lui déplaire en retournant dans une maison où il n’alloit plus, et il changea de batterie. Au lieu d’un siège en forme qu’il avoit commencé, il se contenta d’un simple blocus. Cette métamorphose lui coûta, il n’aimoit pas à faire moins quand il pouvoit faire plus : mais enfin, il s’y accoutuma.

Sa chère Brigite sortoit de temps en temps pour aller faire ses provisions dans le village : elle s’échappoit même quelque fois le soir quand la belle veuve étoit couchée.

Quel plaisir lorsqu’il la rencontroit ! Comme il lui sourioit ! avec quel air de tendresse il la considérait !

Eh bien ? ma chère, comment te portes-tu, lui disoit-il, en lui serrant la main ?

Fort bien.

J’en suis charmé : que je t’embrasse !