Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/477

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fonds inépuisable de plaisanterie et d’amusement.

Eh bien ! disoit-il, mon cher Tobie, dis-moi donc sérieusement comment ce désastre est arrivé ? Peux-tu m’en taire ainsi toutes les circonstances ?

Mais je vous ai déjà dit vingt fois, répliquoit mon oncle Tobie, oui, vingt fois pour le moins, et mot pour mot, tout ce que Trim m’en avoit raconté.

À toi donc, caporal, disoit mon père en se tournant vers lui : tu étois le héros de la pièce, et tu sais mieux ce qui s’est passé qu’un autre.

Ah ! monsieur, ce ne fut que par accident… Je montrois nos fortifications à mamselle Brigite.

Et vous étiez trop près du fossé ?

Oui, monsieur, et je glissai dedans.

Fort bien, Trim.

Et comme mamselle Brigite et moi étions bras-dessus, bras-dessous, je l’entraînai malgré elle avec moi. Elle tomba à la renverse.

Et sur toi ?

Oui, monsieur, parce que j’étois tombé le premier.

Et le pied de Trim, s’écria mon oncle en saisissant l’intervalle du dialogue, se dirigeant