Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/49

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étoit indépendante de qui que ce soit, (je n’avois pas le sou) ; que je ne m’étois jamais troublé la tête de débats politiques, mais qu’ayant été choqué de la licence des temps, j’étois volontaire au service de mon roi, de ma patrie, et champion de la vertu, de l’intégrité du ministre.

Je soutenois que le haut prix des denrées dont on se plaignoit si hautement, venoit des richesses et des trésors qui se versoient chaque année dans le royaume, sous les auspices de mon héros ; que l’accumulation des taxes, ainsi que le haussement des papiers publics étoient la plus sûre marque de la prospérité de l’état ; que les nouveaux impôts doubloient l’industrie, et que l’amélioration de cette espèce nouvelle de manufacture ajoutoit au capital de la nation.

Je me lamentois des fâcheux effets qu’on devoit craindre de la part de ces têtes chaudes, animées et haineuses ; j’avois la meilleure raison du monde d’appeler leur insurrection, une méthode sûre et cachée de trahison ; je disois que toutes les fois qu’un ministre est censuré, le roi étoit attaqué.

Des prêtres sans mœurs, quand ils tombent dans le mépris, invectivent contre l’impiété du siécle, et rapportent à l’athéisme des