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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/506

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arrivé-là, oh ! quel plaisir ! quel plaisir ! Bruscambille étoit ses délices. Il l’ouvroit, le ferment, le regardoit ! Vous vous souvenez, cher lecteur, des doux momens que vous passiez avec votre première maîtresse. Vous étiez dans un enchantement continuel. Ainsi étoit mon père. Mais ses yeux étoient plus grands que ses désirs, son zèle plus grand que ses connoissances, et son délire se calma, et ses affections se refroidirent en se divisant. La plus heureuse des sultanes ne tarde point à être confondue parmi les autres beautés du sérail. C’est ce qu’éprouva Bruscambille. Mon père meubla ses tablettes de Prignitz, d’André Scroderus, d’Ambroise Paré, des conférences de Bouchet. Enfin il se procura le grand, le savant Hafen-Slawkembergius, dont j’ai tant à parler. Que pouvoit espérer Bruscambille au milieu d’une si brillante compagnie ? un coup-d’œil tout au plus.