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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/531

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un antagoniste. Je soutiens que la mort est la séparation de l’ame et du corps.

Oui ?… et moi je ne suis point d’accord sur ce principe.

Eh bien ! ne disputons point que nous ne nous y soyons mis.

La chose en reste-là, et le nez ne fut pas encore expliqué par ces messieurs.

Les gens de loi voulurent aussi résoudre la difficulté. Ils n’y virent que des motifs de déployer la rigueur des loix. Commençons toujours par décréter le Quidam de prise de corps, et puis nous verrons.

De deux choses l’une, disoient-ils ; ou son nez est réel, ou il est faux. S’il est réel, on ne peut légalement le souffrir dans la société civile, parce qu’il en trouble l’ordre et l’harmonie : si, au contraire, il est faux, c’est en imposer à la société, cela mérite encore moins d’indulgence ; ainsi décrétons.

Il s’éleva une question : ce fut de savoir s’il ne seroit pas plus judicieux de porter le décret contre le nez, quel qu’il fût, que contre celui qui en étoit le malheureux ou le fortuné porteur.

Il y eut de longs débats sur ce point, et des pour et contre très-érudits. La proposition fut rejetée par la loi 44, §. 1. ad leg. qui rend