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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/548

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ou de l’opinion de ceux qui l’écrivent, ou du misérable petit intérêt qui les domine..... que gagnons-nous à leur lecture ? Hélas ! hélas ! puisque j’en suis aux exclamations, nous n’apprenons qu’à nous mentir à nous-mêmes. Mais heureusement que je me sers depuis long-temps d’un préservatif bien sûr contre ce péché ; c’est que, grâces à Dieu, je ne lis pas d’autre histoire que celle de Dom Quichotte.



CHAPITRE LXIV.

Le Chef-d’œuvre.


Tel étoit le quatre-vingt-dix-neuvième des contes de Slawkembergius. Il y en avoit un centième qui terminoit la dixième décade. Et quel conte ! C’étoit le conte des contes. Je l’ai réservé, dit Slawkembergius, pour couronner mon ouvrage. Il avoit raison ; c’étoit son chef-d’œuvre. L’Hybernois Mac-Don-Del avoit fait une foule de contes, ornés de belles images qui faisoient vendre les contes, sans que jamais les contes fissent vendre les images : mais Slawkembergius n’avoit pas eu besoin de recourir à cet artifice, pour donner de la vogue aux siens. Ils se prônoient d’eux-mêmes,