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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/547

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des Strasbourgeois. Elle doit à jamais servir d’exemple à tous les peuples libres, de bien administrer les fonds du trésor public. Les Strasbourgeois avoient anticipé sur leurs revenus ; ils ne purent faire face aux dépenses ordinaires, qu’en multipliant les impôts. Ils épuisèrent toutes leurs ressources, et devinrent enfin si foibles, que leurs portes s’ouvrirent à la France.

Hélas ! hélas ! s’écrie Slawketnbergius, en haussant les épaules de pitié à la lecture de ces bouffissures historiques. Ce ne fut point les François qui ouvrirent les portes de Strasbourg, ce fut la curiosité. Les François épioient le moment favorable de la surprendre ; peu s’en fallut qu’il ne tentassent cette expédition au milieu de la catastase de cette histoire. Ils apprirent que les Strasbourgeois avoient quitté la ville pour aller sur la route de Francfort, et ils vinrent occuper leur place.

Hélas ! hélas ! s’écrie encore Slawkembergius du ton le plus lamentable, c’est la première forteresse dont, à ma connoissance, un nez ait causé la perte ; mais je crains bien que ce ne soit pas la dernière.

Cherchez donc à présent la vérité dans l’histoire ! Pauvres dupes que nous sommes,